(Ottawa) L’approche prudente sur les voyages qu’a défendue Justin Trudeau provoque déception et indécision chez des parents qui avaient hâte de débarquer avec la marmaille pour des réunions familiales, en Europe ou ailleurs, l’été venu.
Il y a des laissés-pour-compte dans l’annonce de l’abandon de la quarantaine obligatoire pour les personnes adéquatement vaccinées que le gouvernement fédéral a faite lundi : les familles.
Car la fenêtre estivale 2021 ne s’ouvre pas pour les adultes qui ont des enfants comme pour les autres. En décrétant que les enfants non vaccinés – ceux de moins de 12 ans n’y ont pas accès, de toute manière – doivent s’isoler au retour, on discrimine.
« On ne supprime pas la quarantaine pour les familles. On l’impose de façon insidieuse. On ne peut pas laisser un enfant de 7, 8 ou 12 ans tout seul pendant 14 jours dans une maison », remarque en entrevue Cédric Coussy, de Montréal.
« Si on n’a pas de famille, qu’on est pleinement vacciné, il n’y a pas de problème », note le père de trois enfants de 10, 13 et 15 ans. Malgré les inconvénients, il s’envolera avec eux vers la France en juillet.
Elle aussi Française d’origine et installée dans la métropole québécoise, Valérie Bongain rêvait que ses jumeaux de 3 ans, Elliot et Émile, puissent enfin revoir leurs grands-parents pour la première fois depuis le début de la pandémie.
« On pensait entrevoir une ouverture, mais elle s’est refermée pour les familles qui ont des jeunes enfants. Ils ne peuvent pas se faire vacciner, on n’a pas l’option », regrette-t-elle à l’autre bout du fil.
Et elle ne s’imagine pas replonger dans le télétravail avec ses bambins isolés à la maison.
« Réouverture sécuritaire »
Le fédéral laisse tout de même présager d’autres assouplissements frontaliers. Il en a été question mardi lors de la conférence de presse du premier ministre, lui-même en quarantaine à sa résidence de Rideau Cottage depuis son retour d’Europe.
Il croit néanmoins que la prudence est de mise : le Canada ne veut pas être submergé par des variants de la COVID-19 comme le Delta, qui a récemment contrecarré les plans de réouverture du premier ministre Boris Johnson au Royaume-Uni, a-t-il souligné.
Ainsi a-t-il invité la population canadienne à la patience concernant la frontière avec les États-Unis, évoquant un échéancier de « quelques semaines » et non de « mois » avant une réouverture complète de la traverse fermée depuis le 21 mars 2020.
Je sais que beaucoup de gens ont hâte de voyager. Mais la réouverture doit se faire en bonne et due forme, de façon prudente. De plus en plus de Canadiens sont entièrement vaccinés. Les choses vont tranquillement devenir plus normales.
Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Et en dépit des récriminations de l’opposition conservatrice et du milieu des affaires, il a réaffirmé son intention de continuer cette « réouverture sécuritaire » et signalé qu’il espérait « avoir des annonces dans les semaines à venir pour les prochaines étapes ».
Une deuxième dose pour Québécois infectés
Le gouvernement fédéral a annoncé lundi certains assouplissements pour les voyageurs adéquatement vaccinés qui ont le droit d’entrer au Canada. Dès le 6 juillet, ils n’auront plus à faire de quarantaine et à subir un autre test au jour 8.
L’isolement de 14 jours, incluant le séjour dans un hôtel autorisé par le gouvernement, demeure obligatoire pour les voyageurs qui sont partiellement vaccinés – ce qui laissait dans le néant les gens qui ont contracté la COVID-19 et n’ont reçu qu’une seule dose.
Au Québec, ces personnes sont considérées entièrement vaccinées, ce qu’a reconnu Justin Trudeau. « Avec nos experts et nos scientifiques, on se penche là-dessus, mais on n’était pas prêts à prendre une décision dès hier [lundi] During the announcement, ”he said.
On the other side of the Ottawa River, Prime Minister Franois Legalt quickly signaled that he would not put a speech on the wheels of travelers: “People who want and want to travel, even if they have COVID, the second dose, can do it. ”
At the scientific level, he noted, the position of Quebec health officials could not be clear. “Someone who has COVID and a dose, we reckon he is completely protected,” Prime Minister Legalt told a news conference in Montreal.